CONTEXTE
Projet chorégraphique "Sport et Cancer"
Depuis 9 ans, je travaille sur le projet intitulé "Arles au corps" qui consiste en un projet de pratique et de recherche sur la relation soigné/soignant, concrétisé par l’animation d’ateliers réguliers. Ce travail a été repris en partie avec quelques variantes avec "l'hôpital danse" de l'APHM à Marseille, de l'ICG à Nîmes, de Saint-Eloi à Montpellier. Ainsi que des résidences comme "la maison" centre de soin palliatif à Gardanne (13)
Durant ces interventions, cette relation est proposée dans sa dimension physique et corporelle; l’intérêt de s’adresser à des patients est celui d’expérimenter et de créer un espace culturel et d’expression, de donner une dimension de plénitude et de satisfaction à toutes les personnes qui, étant atteintes par une maladie ou par des soins extrêmement intrusifs, se sentent exclues des activités normales et de leurs propres corps.
Ce projet est destiné en effet aux patients affectés par le cancer pendant la période de soins et par toutes pathologies invalidantes et chroniques, au personnel soignant de l'hôpital et aussi aux élèves de l'institut de formation des infirmiers et futurs professionnels de la santé, dans le but de leur offrir au travers de cette expérience des éléments de réflexion et d'élaboration qui pourront enrichir leur future expérience professionnelle et semer des graines de réflexion sur d'autres formes d'approche et de sensibilité.
Ce projet est véritablement innovant car il propose de développer dans la relation soigné / soignant une part importante réservée à la culture et plus spécifiquement à la culture du corps.
Si la danse offre un apport et un regard particulièrement sensible et structurant, elle peut par sa pratique mettre en mouvement et "poétiser les actes du quotidien" des participants à ce projet. Il aura pour but de créer des objets chorégraphiques à usage variable, c’est-à-dire que tout en proposant de construire du mouvement, il n’oublie jamais son postulat principal, s’adresser à un public composé de personnes porteuses de pathologies cancéreuses. Celles-ci seront mises en condition de se sentir en mesure de choisir le degré de participation selon leur état de santé et jamais se sentir dans l’obligation d’un résultat.
Marco BECHERINI